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À force d’être outragé et martyrisé par les trottinettes en libre-service, Paris a décidé de s’en libérer. Libéré par les 89,03% des 103.384 parisiens qui ont fait le 2 avril dernier le déplacement dans l’un des 203 bureaux de vote pour dire non à l’envahisseur. La maire de Paris s’est engagée à donner suite à cette première votation de la ville et ce, sans le concours des armées de la France. Les trois opérateurs devraient perdre leur autorisation d’occupation du domaine public le 1er septembre prochain. Tier, l’un deux, estime « qu’avec environ 93% de citoyens qui ne se sont pas rendus aux urnes, une large majorité de Parisiens a montré que les trot- tinettes électriques n’étaient pas un sujet ». Hasard ou coïncidence, quatre jours plus tôt le ministre chargé des transports présentait un plan national pour mieux réguler « ce nouvel outil de la mobilité durable du quotidien, atout sur le chemin de la décarbonation ». « Comment pourrions- nous justifier d’abandonner un service qui va dans le sens de la liberté et de objectifs environnementaux ? », s’interroge le ministre, vantant la régulation des collectivités qui « dans plusieurs villes [200 villes françaises disposeraient d’un service en libre-service] a permis de développer ces mobilités de façon encadrée et harmonieuse avec des résultats probants, reconnus par tous ». Parmi les mesures de ce plan, on notera la recommandation adressée aux collectivités de « délivrer des permis d’occupation du domaine public d’une durée suffisamment longue pour permettre aux habitants de se familiariser avec l’offre et aux opérateurs d’investir sur le territoire (2 ou 3 ans avec une capacité de dénonciation en cas de manquement avéré) ». Côté opérateurs, il est demandé de garantir le stationnement ordonné de leurs véhicules, « grâce à la localisation GPS de chaque véhicule ». Pour être complet, on relèvera que la Cnil a prononcé le 16 mars une sanction de 125 000 € à l’encontre de Cityscoot pour avoir géolocalisé ses clients « de manière quasi permanente » (toutes les 30 secondes, en conservant l’historique des trajets).